Évaluations empiriques des interdépendances financières depuis les années 1970
Avec la mondialisation croissante des échanges commerciaux et financiers, l'objectif principal de cette thèse est d'évaluer si les interdépendances financières actuelles diffèrent de celles des décennies précédentes et si ces différences peuvent être attribuées à la mondialisation économique. Cette étude se concentre particulièrement sur les impacts des cycles économiques à moyen terme des économies centrales sur les flux financiers internationaux à court terme vers les économies semi-périphériques, ainsi que sur l'évolution des effets de contagion de la politique monétaire internationale.
Cette thèse se compose de trois chapitres principaux. Le premier propose un modèle d'optimisation de portefeuille pour documenter les conditions et hypothèses sous lesquelles les flux financiers vers les économies semi-périphériques sont procycliques ou contracycliques par rapport aux cycles macroéconomiques à moyen terme des économies centrales. Une stratégie d'identification empirique est dérivée du modèle. Les résultats indiquent que les flux financiers vers les pays semi-périphériques sont contracycliques à ces cycles pour les investissements de portefeuille (contrairement aux IDE et aux investissements de portefeuille vers les pays périphériques). Cela suggère que les investisseurs de portefeuille déplacent une partie de leurs investissements des économies centrales vers les économies semi-périphériques durant les périodes de rendements inférieurs dans les économies centrales, et vice versa.
Le deuxième chapitre complète le premier. L'étude explique comment les cycles macroéconomiques à moyen terme des économies centrales déclenchent des flux financiers contracycliques vers les pays semi-périphériques, qui induisent ensuite des crises de balance des paiements dans ces économies. Une revue des épisodes de crise dans les pays semi-périphériques depuis les années 1970 confirme le modèle. Elle met en évidence que les trois dernières vagues de crises ayant affecté les économies semi-périphériques sont chacune liées aux cycles à moyen terme des économies centrales et aux flux financiers internationaux perturbateurs.
Enfin, cette étude examine l'évolution des effets de contagion de la politique monétaire internationale. Les résultats indiquent que ces effets de contagion sont importants et ont considérablement augmenté depuis les années 1980. En exploitant une méthode pour distinguer l'évolution des effets de contagion dus à l'intégration économique de ceux dus aux changements dans la manière dont les pays réagissent aux facteurs étrangers, il est démontré que la mondialisation est un facteur important de ces effets de contagion. Cette étude documente également que l'influence des États-Unis a atteint un sommet autour de 2008 et soutient l'existence d'interactions multipolaires.
Le manuscrit a été soumis à l'UCLouvain Saint-Louis Bruxelles en octobre 2022, et j'ai réalisé la défense publique en mars 2023.
Je vous invite à explorer ma thèse pour une compréhension approfondie de ces enjeux critiques (en anglais): Read my full thesis here.
Titre original (anglais): Empirical Assessments of Financial Interdependencies Since the 1970s